Expatriation.org

Portail de la mobilité internationale

Le vin : une activité en plein essor

Le vin a le vent en poupe, avec une demande en croissance dans le monde entier. D’où de nouveaux sites de production. Voyage dans les nouveaux pays du vin.



Les vendanges se font à bateau. Les ramasseurs coupent les grappes et les entassent au fond de leurs petites embarcations en bois. Les moteurs ronronnent au milieu d’une végétation tropicale.... Nous sommes en Thaïlande.
À la frontière du Laos, le Château de Loei a été le premier à élaborer du vin dans le pays du sourire. Aujourd’hui, ils sont cinq autour de Bangkok…
La Siam Winery, elle, a décidé de s’installer au cœur du delta du Chao Phraya et d’utiliser des cépages indigènes. Les moussons viennent déverser leurs flots diluviens sur les plantations, faisant naître des vins estampillés « Monsoon ». Mais dans la région de Loei, bien que les journées soient ensoleillées, les nuits restent fraîches : une amplitude thermique plutôt bénéfique pour la vigne. Ainsi, Syrah pour le rouge et Chenin blanc pour le blanc se gorgent de sucre avant de finir en bouteilles. On ne fait ici qu’une seule vendange par an…

A Tahiti, chez Dominique Auroy, en revanche, on ramasse le raisin deux fois par an. Le terroir y est original, érigé sur un « motu », un îlot corallien. Ici, les vignobles doivent être protégés du vent salin afin qu’il n’abîme pas les plantations. Une brise marine qui, cependant,  limite les maladies de la vigne. Sur ces atolls surprenants, Dominique Auroy propose une gamme diversifiée…

Aux portes de l’Europe, les vins du Maghreb ont fait d’énormes progrès. Ainsi, de la Tunisie au Maroc en passant par le Liban, mais aussi l’Égypte ou la Jordanie, un patrimoine qui date parfois de plusieurs siècles s’enrichit. Malgré les interdits religieux, près de 150 millions de bouteilles sont issues de ces pays chaque année. Il est vrai que l’on retrouve en Tunisie des écrits traitant d’œnologie remontant au VIIIème siècle avant J.-C. !

Au Liban, on doit l’apparition de la vigne moderne aux Jésuites qui, il y a plus de 150 ans, ont fait développé le vignoble.
Trois châteaux « historiques » tiennent la majeure partie du marché : Château Ksara, Kefraya et Château Musar, bien qu’aujourd’hui de plus petits vignobles émergent avec une qualité plus importante que celle de leurs aînés. Des industriels commencent également à investir dans la viticulture, redonnant une impulsion à un secteur qui s’était quelque peu endormi. Ainsi les frères Saadé, spécialistes du transport maritime, ont investi près de 25 millions de dollars dans le Château Marsyas, afin de montrer tout le potentiel du raisin au pays du cèdre. Le tableau est assez similaire au Maroc puisqu’un seul et même groupe détient 80 % du marché : Zniber-Diana Holding, avec principalement Les Celliers de Meknès qui possèdent 2 000 hectares de vignoble. La quasi-totalité du reste est aux mains de Castel, un consortium français, dont le vin le plus fameux est le Boulaouane.

Quant à l’Algérie, la croissance de la production est importante. Dans ce pays, c’est un organisme étatique, l’Office national de commercialisation des produits vinicoles qui domine le marché (avec 132 caves de vinification !). On retiendra surtout le château Tlemcen qui s’exporte... Quatre producteurs privés ont néanmoins récemment décidé de jouer un rôle dans le secteur.

Ne reste plus à ces nouveaux pays du vin qu’à mieux assurer la qualité, ordonner la filière, mettre en place le marché de l’export et surtout se faire connaître d’un grand public davantage habitué aux vins de l’Europe du sud, de l’Afrique du sud, des Etats-Unis ou d’Australie…